dimanche 12 décembre 2010




BELLE DU SEIGNEUR - ALBERT COHEN

Je me demande bien ce que les effluves hallucinogènes de ce roman-fleuve peuvent bien avoir de si précieux, pour que la majorité des femmes le vénèrent, quand il n'est pas qualifié de chef d'œuvre. Ont-elle remarqué que l'auteur ne les aimait pas ?

Je sais bien que les centres du plaisir et de la douleur sont difficilement dissociables quand le message est martelé avec insistance, et que le masochisme peut provoquer des jouissances extrêmes. Mais de là à se pâmer devant autant de misogynie sans contrepartie me coupe les bras.

Décidément, nous devons bien souvent faire fausse route quand nous pensons, pauvres diables, intéresser nos compagnes. Arrêtons-là, car vous penseriez que je suis jaloux… et vous auriez raison.

Rien à dire sur l'écriture, brillante, comme l'est l'exercice de style, sinon que l'auteur s'amuse à nous changer sa façon d'écrire au gré de ses caprices.

Par exemple, je n'ai encore jamais rencontré quelqu'un ayant noté qu'un chapitre (et un seul) est intégralement écrit en une seule phrase, sans la moindre ponctuation ? Une façon de dire : "Avez-vous remarqué comme je suis habile ?" Eh oui ! il l'est le bougre.

Écrit pour Babelio en novembre 2010.

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